Pour des conseils d’administration au service de la transformation durable
.Une étude de Quantis, The Boson Project et Goodness & co 

C’est après avoir sondé bon nombre de dirigeants sur ce qu’ils identifiaient comme les plus grands freins de la transition durable que nous nous sommes attaqués au sujet identifié comme prioritaire : celui du conseil d’administration.  

Alors qu’il est de la responsabilité du conseil d’administration d’assurer la pérennité de la performance de l’entreprise dans un monde aux ressources limitées, cette étude pose un diagnostic sur les blocages de cette instance sur le sujet tout en esquissant quelques voies de réinvention pour la mettre au service, sans faux semblants, de la transformation durable.

Les enseignements clés

1. Un rapport au temps ambigu
Le conseil d’administration — qui a pour rôle de fixer le cap de l’entreprise, de déterminer ses orientations stratégiques et de contrôler leur exécution —, est censé être le gardien de la pérennité de la performance. Pourtant, face aux audaces exigées par la transformation durable, il aurait davantage tendance à lui préférer le confort du court terme. 
Selon moi, le conseil d’administration ne joue quasiment aucun rôle dans la garantie de la performance durable.

2. Un manque d’alphabétisation
Le premier constat posé par les interviewés est en premier lieu celui d’un manque d’alphabétisation aux enjeux environnementaux, si bien que la transformation durable du modèle économique de l’entreprise est davantage perçue comme un coût à court terme que comme un investissement à plus long terme. La formation, qu’elle soit interne, au travers d’échanges avec des pairs ou par la veille d’un administrateur expert, reste de mise.
On a l'impression que tout le monde maîtrise ce langage, mais en fait non, tout le monde n’a pas le même niveau d’alphabétisation.” 
Et les outils qui permettent de faire le lien entre performance et transformation manquent pour convaincre. 

3. Un enjeu de composition
Une plus large représentation des compétences et des intérêts des parties prenantes de l’entreprise est un enjeu clé pour relever le défi immensément complexe de la performance environnementale. Seule une diversité des profils permettra à cette instance collégiale de traiter le sujet de façon holistique. 
J’ai le sentiment que le conseil d’administration est l’endroit dans lequel doit s’exercer le challenge. Mais pas de challenge dans l’unité : il faut de l'altérité. Et c’est ce qu’il manque terriblement dans certains boards.” 

4. Un système peu incitatif
Plus largement, la manière dont est organisé le conseil d’administration n’incite pas non plus particulièrement les administrateurs à se saisir individuellement de cette responsabilité. Des réflexions sont à mener sur les instances qui permettent d’inoculer le sujet de la performance environnementale comme les comités RSE, sur les rémunérations des administrateurs ou encore sur la manière dont le conseil interagit avec le reste des parties prenantes de l’entreprise. 
Les comités RSE ne sont souvent ni pro-actifs, ni défenseurs des problématiques RSE lorsqu’il y a des décisions à prendre en CA.

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